Nous Deux

Gratienne et moi.

Ma mamie, ma grand-mère, Gratienne. 

Pendant 5 ans, j’ai parlé de toi, de nous, de notre histoire familiale qui a démarré à la mort de ma maman, ta fille. 

J’ai appris de toi, de moi, de nous. De la souffrance, de la vieillesse, de notre relation d’aidance.

Et de ce lien d’amour inconditionnel que j’ai souhaité intact, même quand les questions du quotidien prenaient toute la place.  

Tu as accompli ton dernier défi : atteindre tes 90 ans avant ton dernier souffle. 

Je suis fière d’avoir été ta petite-fille et d’avoir vécu cette relation privilégiée à tes côtés. 

J’aurais souhaité une fin de vie beaucoup plus douce : chez toi, entourée de tes proches et de ton chat. Et même si ce n’est pas ce qui est arrivé, je sais que tu es partie entourée de la bienveillance des soignants du service de chirurgie orthopédique de l’hôpital. 

Et quant à moi, je vais apprivoiser la vie sans toi.

Continuer à incarner cet engagement que tu m’as permis de porter à ma conscience : contribuer à imaginer et créer des lieux de vie, dans le respect de l’expression de l’identité de chacun, jusqu’à la fin de la vie. 

À la mémoire de ma mamie, ma grand-mère, Gratienne Chauvin, 7 Mars 1932 – 8 Mars 2022. 

Le choix du Cœur.

Le cœur de Gratienne est fatigué. 

Heureusement, grâce à la vigilance de mon père et de son médecin traitant, elle a pu être hospitalisée rapidement, pour une nouvelle pose de stent. Si cette alerte et une pneumopathie persistante l’ont affaiblie, le plus dur pour elle (et pour moi) a été l’isolement dans lequel elle s’est retrouvée, à l’hôpital, du fait du contexte de pandémie.


Pendant 15 jours, je n’ai pas pu la voir. Notre seul lien : le téléphone… Chaque jour, je prenais de ses nouvelles auprès des infirmières du service et, quand cela était possible, je pouvais échanger avec Gratienne directement, grâce au haut-parleur de leur téléphone.  Au fil des jours, la date et les modalités de sortie semblaient de plus en plus floues. Je sentais le moral de Gratienne décroître à travers le combiné. 

Voilà le kit de patience que j'ai préparé à Gratienne en milieu d'hospitalisation.

LA PERSONNE DE CONFIANCE.

Puis, un jour, l’appel d’un interne du service. 
A la suite d’un examen complémentaire, ils avaient découvert un rétrécissement de la valve aortique et proposaient comme solution de la changer. Lorsque l’interne était allé lui expliquer la situation quelques minutes plus tôt, pour avoir son accord pour l’opération, il avait obtenu comme seule réponse de sa part de me contacter, moi, sa personne de confiance. 

C’est de cette façon que j’ai appris l’opération proposée à Gratienne. 
Après m’avoir expliqué les détails techniques de l’opération, la balance du risque pour Gratienne à se faire opérer ou pas, … il souhaitait avoir mon accord afin de programmer l’ensemble des examens en vue de l’opération. 

Mais comment prendre une telle décision seule, et sur-le-champ ? 

Je lui ai dit que j’allais prendre le temps d’en parler à ma famille et, surtout, d’en rediscuter avec ma grand-mère, principale concernée par cet acte de chirurgie. Aussitôt raccroché, j’ai appelé mon père et ma sœur en visio, pour leur expliquer les faits, en tentant d’être la plus précise sur ce que j’avais compris de l’intervention. 
Je leur ai aussi exposé ma ferme intention d’échanger avec Gratienne avant de revenir vers l’interne. Après nous être écoutés les uns et les autres, nous avons décidé que j’expliquerai à ma grand-mère le contexte de l’intervention et les risques que cela représentait pour elle. 

UNE CONVERSATION REDOUTÉ.

Je redoutais ce moment : depuis 15 jours que Gratienne était hospitalisée, nos conversations téléphoniques étaient difficiles car elle n’était pas à l’aise avec un combiné à l’oreille. J’ai néanmoins réussi à lui expliquer mon échange avec l’interne (les détails médicaux, les risques et bénéfices de l’opération…) et son attente d’une réponse rapide pour préparer le planning des examens. Je lui ai confirmé que l’opération devrait avoir lieu à Bordeaux, et que cela risquait d’être inconfortable de faire des allers et retours pour les examens. 
Mais elle pourrait rentrer chez elle. 
Alors elle a dit oui, d’accord, qu’elle était heureuse de rentrer chez elle, parce qu’à l’hôpital, ce n’est pas une vie. 

Deux jours après cette conversation, elle était de retour à la maison. Passées la joie d’être rentrée et les retrouvailles avec son chat, le stress des examens médicaux a pris toute la place. 

Puis le balai des rendez-vous à l’hôpital a commencé, avec son lot d’organisation logistique et de recommandations pour la préparation des examens : mon père s’est chargé de la demande des bons de transport auprès de son médecin traitant et de la réservation du taxi ambulance. De mon côté, j’ai vérifié l’ensemble des rendez-vous avec le secrétariat du service de cardiologie, pour lui éviter un aller-retour à l’hôpital pour rien…

Dans la liste des rendez-vous, il y avait : « 23 Juin, rendez-vous avec le Dr M. avec la famille ». A cette date, l’ensemble des examens ne serait pas fini mais je me suis dit : « c’est bien, ils vont pouvoir nous expliquer l’intervention et le protocole. »

RENCONTRE AVEC LE DOCTEUR M.

Je me suis organisée pour accompagner ma grand-mère à ce rendez-vous. Nous avons été reçues par une cardiologue, qui m’a expliqué qu’elle avait ouvert cette consultation pour bien prendre le temps d’expliquer à la personne et à la famille, ce que l’intervention voulait dire et mesurer avec nous si nous maintenions notre choix de le faire. 
Elle nous a expliqué que nous ne savions pas de combien de temps la vie serait prolongée après l’opération. Mais ce qu’elle pouvait nous dire, c’est que l’espérance de vie des personnes qui ne se faisaient pas opérer était de 3 à 5 ans. 
J’ai demandé quelles seraient les conséquences sur le quotidien de Gratienne si elle ne le faisait pas. Elle m’a répondu qu’elle pouvait mourir subitement d’un arrêt cardiaque ou s’essouffler de plus en plus. Elle nous a tout expliqué, en photos à l’appui, et nous a surtout laissé la place de la prise de décision. 

LE CHOIX DE GRATIENNE.

Gratienne a dit non pour l’opération. 

En nous quittant la cardiologue a bien indiqué à ma grand-mère qu’elle pouvait revenir sur son choix quand elle le souhaitait. 

Dans la voiture, sur le chemin du retour, Gratienne m’a parlé d’espoir malgré sa décision. Du soulagement que les examens s’arrêtent là.  Et que ce n’était pas marrant d’être une vieille bique qui voit moins bien et qu’elle espérait ne pas nous causer trop de soucis. 

Une fois de plus, j’ai été dans la posture d’aidante que j’ai choisie : celle de sa personne de confiance, qui l’accompagne à faire ses choix de façon éclairée, sans l’influencer. Ma grand-mère est présente, consciente et libre de choisir ce qui fait sens pour elle. 

Cette responsabilité me demande de faire preuve de discernement. 

J’arrive à la mobiliser car je suis soutenue par mon père et ma sœur. Leur soutien logistique et dans l’écoute est le ciment de notre aidance partagée. Notre organisation est génératrice d’oxygène, pour me rendre ma vie d’aidante plus légère et pleinement présente aux besoins de Gratienne. 

Je suis très reconnaissante à cette cardiologue d’avoir permis cette parenthèse d’humanité et d’expression à l’hôpital, et à toutes ces infirmières qui ont facilité nos échanges téléphoniques pendant son hospitalisation. Le système hospitalier laisse peu l’espace–temps à la réflexion et à la prise de recul pour décider, même si des soignants l’instaurent et le revendiquent. 

Aujourd’hui, une nouvelle étape de vie s’écrit pour ma famille. Nous allons posément et joyeusement récolter les dernières volontés de Gratienne. 

Je remercie Odette Barberousse de me permettre d’utiliser l’un de ses dessins pour illustrer cet article. Vous pouvez retrouver ses illustrations sensibles ici

Ma grand-mère en maillot de bain.

Ma soeur et moi avec notre grand-mère de 88 ans dans les bulles en effervescence d'un SPA.

Cette année, nous avons offert, comme cadeau d’anniversaire, à mon père : un SPA.  Le modèle qui permet de se détendre tranquillement chez soi, à tout moment de la journée, dans une eau à 38°en effervescence. Et ce nouvel objet de détente à domicile n’a pas échappé à Gratienne…

Lors de la dernière visite de ma sœur en Charente, ma grand-mère, curieuse, lui demande : 

– Tu vas l’essayer, toi, le SPA ?

Aurore lui retourne la question : 

– Et toi, Mamie, tu aimerais l’essayer ? 

– Et pourquoi pas, après tout !

Ma sœur m’envoie aussitôt un SMS, amusée par cette conversation. 

Puis, elle me dit : 

– Qu’est ce que tu en penses ? je trouve un maillot de bain pour elle, tu nous rejoins et nous en profitons pour vivre ce moment ensemble !

Sur le coup, je rigole et je lui demande si elle est sûre d’avoir bien compris, ce à quoi elle me répond :

– oui, j’ai bien compris vu, qu’à sa demande, je vais chercher un maillot de bain au supermarché…

D’UNE IDEE FOLLE A UN GRAND OUI.

La première pensée qui a traversé mon esprit : quelle idée folle ! La deuxième plus pragmatique : est-ce que nous prenons un risque pour Gratienne ? Saurons-nous l’accompagner dans les gestes pour entrer dedans, s’y installer et l’aider à en sortir ? Mais très rapidement, la joie de réaliser une de ses envies clairement formulées m’a convaincue de dire un grand oui. 

Le rendez-vous est pris à 17h par une belle journée ensoleillée. Nous avons choisi l’horaire afin que la chaleur soit supportable pour ma grand-mère, et en fonction du dernier passage de l’auxiliaire de vie à 18h30. Ainsi, nous avons réuni les meilleures conditions de détente, pour profiter pleinement de ce moment réjouissant. 

A mon arrivée, ma sœur et ma grand-mère se préparent. 

Une fois les maillots enfilés, nous prenons l’allée vers la terrasse de mon père, où le SPA a trouvé sa place. Une chaise, installée par mon père, attend Gratienne, afin qu’elle puisse s’asseoir, pendant que nous nous coordonnons, Aurore et moi. 

COMMENT ALLONS-NOUS FAIRE ?


Nous nous répartissons les rôles. L’une d’entre nous s’installe à l’intérieur, pendant que l’autre assure sa sécurité à l’extérieur. 
Gratienne coopère pleinement, animée par sa joie à entrer dans le bassin. 

Une fois dedans, nous réalisons que, assise directement au sol, le niveau de l’eau fait prendre un risque à Gratienne. Aussitôt, nous installons un tabouret, afin qu’elle soit assise en sécurité et qu’elle puisse se relever plus aisément.  Puis, installées toutes les trois, en sureté, place au ballet des bulles sous les rayons du soleil, enivrées par l’odeur du chèvrefeuille du jardin. 

Gratienne, le sourire aux lèvres, sent ses jambes légères flotter. Pendant ce moment propice aux échanges, elle laisse échapper cette confidence :

« et dire que je ne suis jamais allée à la piscine de ma vie ».

Elle était heureuse et nous pouvions vivre cet instant avec elle, simplement. 

Ce joli moment, nous l’avons pris toutes les trois, malgré l’incertitude liée à l’avancée en âge. Une fois de plus, je prends conscience que nous ne pouvons jamais présupposer de ce que l’état de santé de ma grand-mère va lui permettre d’accomplir. 
Cependant, c’est bien elle, la mieux placée pour nous exprimer ce qu’elle souhaite, guidée par ses envies. 

Avec ma sœur, nous nous sommes délectées de cet instant parfait, dorénavant gravé dans notre mémoire. Ce qui me restera, c’est la sensation de mes yeux rieurs, qui observent ma grand-mère de 88 ans s’amuser autant que ses deux petites-filles dans les bulles ! 

HABITER SEUL(E).

C'est gratienne de dos devant un gâteau avec une inscription en volume dessus écrit " HAPPY BIRTHDAY".

Le mois de Juin est dorénavant un mois anniversaire pour ma famille et moi. Nous célébrons notre rassemblement familial en Charente et la naissance de mon fils, il y a 15 ans. 

En juin 2016, mon père et ma grand-mère déménageaient dans leur nouvelle maison à Rouillac. Nous avons ainsi démarré le projet d’habitat dédié à ma grand-mère : un an plus tard, elle s’installait dans sa maison de 36 m².

Cette année, cela fait donc 3 ans que ma grand-mère vit seule dans l’ancien garage, qui n’en a plus l’apparence, avec toute l’installation et l’organisation nécessaires à son bien-être. C’est là où le mot « seule » n’est pas tout à fait juste…

UNE ORGANISATION SOUTENANTE.

Elle reçoit la visite des auxiliaires de vie trois fois par jour : le matin pour l’aide à la toilette, le midi pour la livraison des repas et le soir pour l’aider à se déshabiller pour la nuit. 

Chaque matin, mon père vient la saluer et prendre connaissance de ses besoins. 

Et il y a Capucine, le chat de mes parents, qui vit dorénavant avec elle. Elle est une présence vivante et aimante auprès d’elle chaque jour. 

Capucine qui aime sentir et manger les roses.

Au-delà du quotidien, ses relations avec ses petites-filles rythment ses semaines. Les appels de ma sœur, le partage des vidéos de son chaton sont vraiment source de joie pour Gratienne.

Quant à mes visites du week-end, elles sont toujours l’occasion de célébrer la vie et le plaisir simple d’être ensemble. 

LES FONDEMENTS DE NOTRE AIDANCE PARTAGEE. 

Cette organisation matérielle et humaine est le fondement de notre aidance partagée. Elle nous permet d’accueillir les aléas de la vie. Il y a trois ans, alors qu’elle s’installait enfin dans sa petite maison, Gratienne a eu besoin d’un dispositif d’oxygène H24. L’année dernière, elle a subi un infarctus et, cette année, le confinement dû à une pandémie sans précédent. 

Si nous avons réussi, jusqu’à présent, à agir dans le meilleur intérêt de Gratienne, c’est parce que nous avons appris à communiquer en étant attentifs aux émotions, aux besoins et aux capacités des uns et des autres. 

Je suis très fière et reconnaissante pour le soutien, la confiance que ma famille m’a accordés dans la mise en place de ce projet d’habitat. 

Mon père, ma soeur et moi la veille de l’installation de Gratienne chez elle.

Et je sais dorénavant qu’avec conviction, patience et ouverture à l’expression des besoins de chacun, l’habitat partagé fait sens pour vivre au mieux les derniers chapitres de la vie. 

Si vous souhaitez vous plonger au cœur des étapes du projet d’habitat, je lui ai dédié une page sur le blog. De l’idée à la concrétisation, laissez-vous guider.  

Et dans ta vie d’aidants ?

Photo de l'affichage d'un écran d'ordinateur. Il y a 4 fenêtres avec les 4 protagonistes de l'émission : Marina El Rubaee, Magalie Halley, Atanase Périfan, Thierry Sibieude.

Le jour du déconfinement est arrivé.
Après 2 mois d’exploration de l‘isolement physique imposé, et l’utilisation de nouveaux modes de communications, j’ai eu le plaisir de répondre à la question posée par Marina Al Rubaee : « Et demain pour les aidants ? », pour l’émission : « Et dans ta vie d’aidants ? », créée durant la période de confinement,  sur une idée de l’association Familles Solidaires. 

L’objectif de cette série d’émissions est de ne pas oublier les aidants pendant cette période exceptionnelle de pandémie, d’ouvrir le champ de réflexion sur la réalité de leur vie et d’imaginer ensemble une autre façon de faire société. 

Et demain pour les aidants ?

Dans l’épisode auquel j’ai participé, j’ aborde ma vie d’aidante, dans le contexte de l’isolement dû au Covid-19, et l’adaptation dont j’ai fait preuve, pour garder le lien avec ma Grand-mère en de pareilles circonstances. 

Nous y avons évoqué l’équilibre entre numérique et physique, la place de chacun dans notre monde interdépendant et l’impact de la solidarité dans tous nos cercles de vie. 

11 Millions d’aidants en France.

Merci à Marina, Familles solidaires et tous les membres de la coalition solidaire, pour cette série d’émissions que je vous invite à découvrir ici, afin de rencontrer des personnages singuliers derrière ce chiffre : il y a 11 Millions d’aidants en France…

Et un grand merci à tous les contributeurs d’histoires de chats, de chiens et d’escargots, qui m’ont permis d’alléger mes conversations téléphoniques avec Gratienne pendant le confinement

Un vrai parfum.

Une carte postale avec en photo Gratienne et ces deux petites filles. En premier plan un flacon de parfum.

En préparant les fêtes avec Gratienne, lors de ma visite hebdomadaire, je lui pose cette question :
« Et toi, Mamie, que veux-tu pour Noël ? »
Elle met un peu de temps à me répondre, puis :
 « UN VRAI PARFUM ! »
Je souris, amusée, avant de lui demander :
– Et c’est quoi, pour toi, un vrai parfum ? 
– Ce n’est pas une eau de Cologne…

Eh oui… ma grand-mère est de la génération qui utilise, pour sa toilette quotidienne, de l’eau de Cologne.
Notamment, la grande bouteille de Mont Saint-Michel que nous trouvons en grande surface. 
– Ok, Mamie, tu sais ce que tu aimerais, alors, comme « vrai parfum » ?
– Non, je n’en sais rien !
– Il faudrait que nous allions en magasin pour que tu puisses le choisir.
 – Nous verrons… car, en ce moment, j’ai du mal à rester longtemps debout,
me répond-elle. Nous nous quittons sur cet échange.

Là, je commence à imaginer comment je pourrai faire pour l’emmener au magasin de cosmétiques le plus proche de chez elle, afin qu’elle le choisisse elle-même.
Nous avons, à Angoulême, de grandes enseignes nationales et internationales, généralement situées en centre-ville ou dans les zones commerciales.
Cependant, la distance pour nous y rendre est beaucoup trop fatigante pour elle.
J’en discute avec ma sœur, qui me suggère d’aller chercher des échantillons dans l’une de ces enseignes, pour que ma grand-mère puisse choisir de son fauteuil. 

MA RENCONTRE AVEC UNE VENDEUSE ATTENTIVE.

Quelques jours plus tard, me voilà donc en magasin, en train de raconter mon histoire à une vendeuse attentive. 
Elle m’oriente directement vers un parfum, d’une marque au nom évocateur du luxe à la Française.
Elle m’explique que sa propre grand-mère l’aime beaucoup. 
Elle prépare trois échantillons, contenant le parfum, l’eau de parfum et l’eau de toilette, en m’expliquant qu’ils sont tous trois des variantes de la même fragrance. 

GRATIENNE EST ENRHUMEE.

Une semaine après, me revoilà chez ma grand-mère avec les petits flacons … Malheureusement, elle est enrhumée et je me doute qu’elle ne pourra pas noter les différences entre les trois.
Je lui confie les échantillons et lui demande de voir avec les auxiliaires de vie, qui l’accompagnent chaque jour, si elles peuvent lui faire sentir les différentes odeurs, en les espaçant sur plusieurs jours. 
Pour faciliter la tâche aux auxiliaires de vie, je numérote les flacons.
En effet, je ne veux pas alourdir leur mission minutée et j’opte pour la solution de communication la plus fluide pour nous toutes, en leur demandant de m’indiquer le numéro préféré de ma grand-mère.

Trois flacons d'échantillons de parfums différents. Chacun a une étiquette avec une abréviation pour son nom écrit en noir et un numéro écrit en bleu.
Trois échantillons de parfums.

Une semaine plus tard, c’est le « numéro 3 » que Gratienne trouve au pied du sapin. 
Le parfum n’est pas essentiel au quotidien de ma grand-mère. Cependant, il apporte ce petit supplément d’âme et de poésie dans sa vie. 
Comme elle l’avait choisi « à l’aveugle », grâce aux échantillons, ce fut une vraie surprise pour elle d’en découvrir le flacon. 
De mon côté, je suis ravie d’avoir pu lui offrir un vrai parfum pour son Noël. 
Lors de ma visite suivante, elle me montre fièrement le flacon exposé près d’elle, dans son salon.
Ainsi, elle peut en profiter autant visuellement qu’en le portant. 

Ma grand-mère me rappelle toujours l’essentiel, à savoir, l’importance de notre connexion à nous-même.
Elle me montre l’exemple : j’ai réalisé qu’en formulant son envie la plus intime et la plus précieuse, elle se faisait un cadeau.
Un cadeau à la hauteur de sa valeur : « C’est ça qui me ferait plaisir et je te remercie de me l’offrir ».

Les aidants familiaux pour les nuls, le livre qui ne l’est pas (pour les nuls)!

couverture et quatrième de couverture du livre : les aidants familiaux pour les nuls

L’année dernière, j’ai fait de belles rencontres virtuelles, aussi intenses qu’en vrai ! Marina Al Rubaee en fait partie. C’est Sofia qui nous a présentées. Elle avait senti qu’entre nous, il y aurait des connexions, des points communs, notamment concernant nos expériences de la relation aidant-aidé. Marina sait de quoi elle parle car elle est co-auteur, avec Jean Ruch, du livre Les Aidants familiaux pour les nuls. Aussitôt en contact, j’ai demandé à Marina de découvrir son livre, afin de me rendre compte par moi-même des choix qu’ils avaient faits, en tant qu’experts de la question, pour venir en aide aux aidants.

LA COMPLEXITE DE L’AIDANT DANS LA VRAIE VIE.

Ce livre peut se lire de différentes façons. Il est à la fois une ressource informative, présentant des dispositifs institutionnels et leurs fonctionnements, et un recueil de témoignages concrets d’aidants, et ça, c’est la vraie vie ! Cet apport rend la lecture vivante et permet au lecteur de se positionner et d’identifier l’émotion qui vient à lui. Oui, car ce livre tient compte de l’être humain qui le lit. Il le considère dans la complexité de son rôle daidant. En tant que tel, nous avons besoin de faire des actes concrets chaque jour, pour venir en aide à nos proches, ce qui nous rend aussi vulnérables. Ainsi, ce livre tente d’amener, au-delà de l’information concrète et utile, du réconfort dans le cheminement d’aidant, et nous donne des pistes pour devenir l’aidant que nous voulons être.

Venir en aide  au quotidien, c’est s’inscrire dans la vie, et ça passe par la mise en avant des petits plaisirs qui la constituent. Les auteurs ont mis l’accent sur la musique. Ils nous partagent leurs chansons ressources. Mais il y a aussi le cinéma, avec une sélection de films qui nous permettent de pousser notre réflexion. C’est une autre lecture possible, pour identifier et comprendre les émotions que nous pouvons ressentir au quotidien, en soutenant notre aidé.

CHAQUE RELATION D’AIDE EST UNIQUE.

Ce que je retiens de ce livre, c’est que chaque relation d’aide est unique. Nous pouvons puiser dans tout ce qui existe pour construire notre propre relation à l’autre et, surtout, nous pouvons apprendre de l’expérience de chacun.

Maisons de répit, accueils de jour, groupes de parole, ou lignes téléphoniques dédiées, vous trouverez dans ce livre des informations précises pour démarrer vos démarches et savoir ce qui vous convient le mieux. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’accompagner, il y a la vôtre, celle qui fait sens pour vous et dans le respect mutuel.

Je réalise, après la lecture de ce livre, que j’accompagne vraiment ma grand-mère en fonction de qui je suis et de mes appétences. J’ai puisé dans mes ressources, mes expériences personnelles, mon discernement et j’ai surtout fait confiance !

QU’EST CE QUE LE DISCERNEMENT POUR UN AIDANT ?

D’après le Larousse, c’est la « Faculté d’apprécier sainement les choses ; intelligence, sens critique : Agissez avec plus de discernement. »

Pour chaque acte et décision à prendre pour ma grand-mère, je dois toujours mobiliser un tas de facteurs divers, sans me laisser happer par mes émotions, mes jugements ou ceux de mon entourage.

Je me demande toujours ce qui est le plus juste pour elle et, parfois, malgré ce qu’elle me dit ! Je prends toujours son avis en compte, je lui demande ce qu’elle souhaite. Malheureusement, il arrive que le poids de son histoire, de ses croyances s’invite dans notre conversation. Ce qu’elle m’exprime n’est alors pas toujours dans son intérêt. C’est pourquoi je fais confiance à mon discernement pour savoir ce qui est le mieux à faire, en tenant compte de ce qu’elle m’a communiqué, et toujours à son avantage.

C’est ce que j’ai fait, quand nous avons évoqué la livraison des repas à domicile, en septembre dernier. Je souhaitais mettre en place ce service pour qu’elle puisse manger plus varié et pour soulager mon père du casse-tête des courses.

Après avoir fait un pré-tri dans les structures qui proposent ce service sur notre territoire, je lui ai proposé de faire un essai avec le restaurant du centre de Rouillac. Il propose la livraison de repas aux personnes âgées habitant dans l’hyper-centre. Nous en avons parlé toutes les deux. Elle semblait ouverte mais…pour plus tard ! Pourquoi plus tard ? Et là, pas de réponse. En prenant le temps de discuter, j’ai compris que sa crainte était économique. Ainsi, je lui ai expliqué et montré, chiffres à l’appui, qu’elle pouvait se le permettre, même sans l’aide financière du département (qui n’est pas compatible avec la prestation de ce restaurateur). De plus, en faisant appel à lui, elle contribuait à l’économie de la ville où elle réside. Un vrai acte citoyen ! J’ai donc proposé de faire un essai sur 15 jours, pour tester le service et savoir si cela allait lui convenir. Nous avons ajusté les quantités, demandé à mouliner la viande. Et aujourd’hui, nous continuons à faire appel à eux. Mamie mange du fait-maison et, cerise sur le gâteau (facile !), une pâtisserie quasiment chaque jour.

J’ai fait confiance aux autres et à la vie. J’ai déployé un maillage d’aide humaine et logistique autour de ma grand-mère, avec une intention de partage de l’aide, en fonction de ce que chaque membre de ma famille se sentait capable et voulait bien faire pour elle.

Aujourd’hui, ce maillage est solide et soutenant et me permet de ne pas paniquer devant l’inconnu de la vie.

Merci à Marina, Jean et aux institutions qui ont permis à ce livre d’exister et de permettre à de nombreux aidants de mieux vivre cet engagement, essentiel à notre société. 

Si vous voulez en savoir plus sur Marina et Jean, vous pouvez les suivre sur leur blog et vous pouvez vous procurer ce livre dans toutes les bonnes librairies, pour un montant de 11,95€.

Et parce que LA VRAIE VIE, c’est aussi le nom du dernier Album de Bigflo et Oli, ces deux frères qui prônent des valeurs qui me sont chères, en tant qu’être humain et aidante, je vous partage un de leurs morceaux.

 

Merci – comme à la Cérémonie des Césars.

Manifester sa gratitude en un seu mot : merci

C’est le moment, pour moi, de vous expliquer pourquoi ce blog, au-delà du projet d’habitat pour ma grand-mère et de l’histoire de notre relation aidante-aînée. Ce blog, je le veux être un catalyseur de révélation : de ma révélation à moi-même avant tout.

Grâce à lui, j’identifie et je communique sur ce qui m’intéresse, et surtout sur ce qui a du sens pour moi.

C’est mon espace personnel, où je vous livre mes réflexions sur des sujets qui me touchent et/ou qui m’interpellent et, peut-être, par extension, qui peuvent également vous aider.

Le déclic a eu lieu à la mort de ma mère, avec cette nouvelle lecture de ma vie, sans elle, certes, mais avec tellement de choses merveilleuses par ailleurs. le déclic s’est surtout manifesté avec le besoin d’être moi complètement !

C’est un cheminement sur la durée avec des étapes, des défis, des renoncements et surtout des rencontres. Des mains tendues, bienveillantes, amicales, enthousiasmantes, qui me permettent de me révéler à moi-même et d’avoir osé me présenter à vous.

MANIFESTER SA GRATITUDE EN UN MOT : MERCI !

Ceci étant dit, est venu, pour moi, le temps des remerciements en cascades. Ambiance Cérémonie des Césars ! Eh oui, car j’aime remercier. J’aime dire avec enthousiasme et spontanéité ce qu’un geste, une intention me procure. Et précisément ici, je souhaiterais remercier ces mains tendues qui m’ont permis de vous transmettre qui je suis par ce blog.

Vous êtes prêt ? C’est parti !

Vous pouvez m’imaginer sur la scène de la Cérémonie des Césars ou, simplement, devant mon écran d’ordinateur (c’est moins glamour mais cela semble plus raisonnable !)

« Je voudrais remercier d’abord ma famille qui partage, respecte et honore mes valeurs de vie chaque jour. Même si les mots ne sortent pas toujours, car j’ai peur de blesser, c’est l’amour que je vous porte qui l’emporte à chaque fois.

Ma grand–mère, qui m’a accordé sa confiance.

Lorrie, qui a su capter, avec son objectif, la tendresse qui me lie à ma grand-mère.

Dandyman, qui partage ma vie, et qui a mis son talent à ma disposition, afin de réaliser ce logo comme je le voulais.

Sofia, qui m’accompagne, m’encourage, me rassure sur mes écrits, afin de, je l’espère, vous apporter un éclairage sur vos recherches ou pistes de réflexions personnelles.

Enfin, je vous remercie vous tous qui me suivez ici et me témoignez votre intérêt et vos encouragements. Lorsque je reçois des messages tels que : « ce blog, c’est vraiment toi ! » de personnes qui me connaissent de ma vie d’avant et en-dehors du blog, je me dis que mon intention est atteinte.

Cette aventure me nourrit et m’enrichit quotidiennement et c’est bien de cette façon que je souhaite l’étendre, dès à présent, à l’ensemble de ma vie, qu’elle soit personnelle ou professionnelle.

Je ne sais pas encore concrètement la forme ou les formes que va prendre cette future activité pro. Cependant, elle répondra à des besoins humains avérés, basés sur les croisements d’expertises diverses, dans le respect de tout et de tous.

Je souhaite faire de ma vie un écosystème où l’intelligence collective règne. Faire société, contribuer à son évolution profonde et surtout transmettre ce que la vie m’enseigne chaque jour.

Pour en savoir plus sur les photos de Lorrie vous pouvez les découvrir sur Facebook. Et en plus de faire de belles photos, elle est la fondatrice du bar à soupe la SOUPAPE à Angoulême.

Quant à Sofia je vous encourage à découvrir son univers sur son site.

Gratienne sur GRANDMAS PROJECT.

Gratienne sur GRANDMAS PROJECT.

Emilie m’a partagé la vidéo de promotion du Grandmas Project et vous imaginez bien que j’ai adoré ! Grandmas Project est un site internet à l’initiative d’un réalisateur, qui vise à rendre hommage à toutes les grand-mères du monde, autour d’un sujet qui met tout le monde d’accord : la CUISINE !

Il invite des réalisateurs du monde entier à produire une vidéo de 8 minutes de leurs grand-mères en train de partager leur recette de cuisine préférée !

Avec cette web-série, il nous invite à porter un regard tendre et bienveillant sur la transmission de nos grands-mères.

Les vidéos que j’ai découvertes montrent des femmes qui parlent d’elles, de leurs histoires personnelles reliées à la grande histoire par l’intermédiaire des yeux pleins d’amour de leurs descendants. C’est l’espace-temps de la transmission, où ce qui doit être dit et vu restera ! Ces grands-mères sont parfois drôles, mélancoliques, nostalgiques, tendres, caustiques, elles sont de vraies bouffées de vie !

Je ne suis pas réalisatrice mais je me devais de contribuer en présentant Gratienne sur le Grandmas Project !

Ma grand-mère ne cuisine plus, mais si c’était le cas et si j’étais réalisatrice, je lui demanderais sa recette des îles flottantes ! C’est vraiment cette recette qui jaillit de mes souvenirs d’enfance, à l’époque où, pour elle, cuisiner faisait partie de nos rituels familiaux. Et puis, il y a eu peut-être moins d’envie de sa part : le dessert de nos repas familiaux est devenu une Viennetta menthe-chocolat ou vanille-chocolat.

Cette année, à l’occasion des fêtes de Noël, ma sœur avait espéré faire elle-même cette Viennetta familiale ! C’est partie remise. Peut-être que nous arriverons à la faire pour les 86 ans de Gratienne, que nous célébrerons ensemble au mois de Mars !

Si nous réussissons à faire ce dessert hommage lors de notre week-end en famille prévu pour l’occasion, je vous promets de vous tenir au courant !

Longue vie au Grandmas Project ! Si vous voulez contribuer à votre tour, c’est par ici : http://grandmasproject.org/fr/

 

La communication est essentielle au bien vieillir.

Ma voisine et amie, Laure, est orthophoniste. Elle m’a fait parvenir la vidéo ci-dessous, qui date du mois de Décembre 2015 : ce film est une ALERTE COMMUNICATION, destiné à tou-te-s nous sensibiliser à son importance pour nos aîné-e-s, afin d’éviter l’isolement, de restaurer le lien social et de maintenir la dignité de tous.

Cette vidéo est le fruit du travail de spécialistes des pathologies de la communication, qui aident la personne âgée dans ses difficultés. Par contre, c’est bien l’entourage proche des aîné-e-s qui peut œuvrer quotidiennement pour prévenir des risques d’isolement et du déclin cognitif.

Ce film propose 3 préconisations-clefs pour aider au mieux à la communication de nos aîné-e-s et il s’avère que je peux témoigner, ici, de la forme que prennent ces préconisations dans ma façon de communiquer avec ma grand-mère.

PRÉCONISATION  1

Favoriser le plaisir de l’échange entre les générations et les interactions plurielles, variées et ajustées pour éviter l’isolement.

Le jour de Noël est vraiment, pour ma grand-mère, le summum de ce rendez-vous d’échanges pluriels et variés. C’est le moment où elle côtoie, dans la même pièce et dans le même temps, plusieurs générations. De plus, cette année, nous l’avons fêté chez son plus proche voisin : mon père ! Je pense que nous étions au top de l’organisation pour elle. Elle a ainsi profité de l’ensemble des convives à sa guise. Et elle a pu rentrer chez elle, au moment où elle le souhaitait !

Elle leur a également offert les cadeaux qu’elle avait choisis elle-même, quelques jours avant, lors d’un marché de Noël de proximité. D’ailleurs, merci au 27 pour cette initiative !

Ma nièce de 14 ans, en la raccompagnant chez elle pour découvrir sa maison, a rencontré son chat Capucine. Elle qui adore les animaux, s’est proposée de la peigner. Et c’est avec grand plaisir que ma grand-mère l’a laissée faire, alors qu’elle n’en a pas forcément la force.

Il y a aussi ce moment où mon fils s’est mis à faire des photos avec elle, en utilisant les filtres snapchat. Quel plaisir de la voir rire aux éclats en se découvrant déguisée pour l’occasion !

Les technologies de communication qui l’entourent, l’étonnent ! Ordinateur, smartphone, tablette, elle a bien compris que nous y étions tous accros. Elle se rend aussi compte que ça fait partie de notre vie d’aujourd’hui et qu’il est bien difficile de faire sans !

PRÉCONISATION 2

Favoriser les conditions de l’appétit et de l’appétence à la communication en mettant en avant le plaisir lors des repas et des échanges (sous différentes modalités).

Repas de fêtes, d’anniversaires, goûters ou seulement thés du dimanche après-midi, toutes les occasions sont bonnes pour nous retrouver avec elle, et partager un bon repas, voire une petite coupette ! Ce qu’apprécie ma grand-mère, avant tout, dans ces multiples formes de repas, c’est la convivialité ! Et, dans ma famille, elle passe par une coupe de champagne pour ouvrir le repas et un verre de vin pour l’accompagner. Nous avions aussi pris l’habitude d’aller au restaurant tous ensemble pour son anniversaire. Aujourd’hui, nous avons aussi appris à nous adapter à son état de santé. D’ailleurs, le choix du restaurant, au-delà de l’aspect culinaire et du budget, doit aussi être pensé en termes d’accessibilité. Il faut pouvoir se garer au plus près, éviter trop d’escaliers et avoir des toilettes praticables pour une personne âgée. Angoulême dispose de nombreux restaurants agréables mais, malheureusement, le centre-ville induit souvent ce genre d’inconvénients.

PRÉCONISATION 3

Prévenir les risques en utilisant des adaptations, des prothèses sensorielles ou motrices pour favoriser l’autonomie (comme les lunettes ou les appareils auditifs par exemple).

Ma grand-mère est appareillée de prothèses auditives depuis déjà quelques années. Son audition a diminué entre son premier équipement et celui d’aujourd’hui mais la qualité des appareils actuels nous permet d’avoir un vrai échange.

Je me rappelle la période intermédiaire, où elle venait accompagnée de mes parents, en Charente, pour les fêtes de Noël. Lors des repas, elle était là avec nous, physiquement seulement : elle ne nous entendait pas et ne pouvait donc pas nous répondre. Déjà que la distance géographique ne nous aidait pas à créer du lien, cette situation la frustrait autant que nous !

Heureusement, aujourd’hui, cette situation est révolue avec la qualité de son matériel. Nous avons mis en place une révision de ses appareils tous les 6 mois : cela permet de les entretenir (nettoyage et changement d’un petit tube de plastique), d’en vérifier les réglages électroniques et de faire le point sur son audition, dans l’idée de faire perdurer le plus longtemps possible cet investissement réalisé en 2015.

Elle a également des lunettes qu’elle vient juste de changer. Elle a perdu la vision totale de son œil droit, mais a conservé une vision de 7 à son œil gauche. Elle se plaignait de voir de moins en moins bien depuis son hospitalisation en mai dernier.

J’avais bien eu l’idée de prendre un rendez-vous chez un ophtalmo au plus vite. J’ai été ralentie dans mon élan par la présence de l’appareil à oxygène auquel elle était branchée 24H/24H. J’ai finalement pris un rendez-vous au mois de Septembre, pour le mois de Décembre. Et encore, c’était rapide ! Nous sommes venues pour un bilan de la vision et sommes reparties avec un traitement laser au passage, ce qui nous a obligées à revenir 8 jours plus tard, pour obtenir l’ordonnance nécessaire au changement de lunettes.

Ces nouvelles lunettes (comme le traitement au laser) n’ont pas amélioré sa vision qui reste stable. Par contre, cela nous a permis de vivre des moments privilégiés toutes les deux. Elle a choisi elle-même l’esthétique de ses nouvelles lunettes et elle est entrée en interaction avec une multitude de personnes différentes, qui l’ont toutes traitée avec égard.

Merci encore à Laure de m’avoir partagé l’existence de cette vidéo. N’hésitez pas à la diffuser à votre tour autour de vous : c’est ça, la communication !

Et vous, quels sont vos rituels familiaux propices à la communication avec vos parents ou grands-parents ?