HABITER SEUL(E).

C'est gratienne de dos devant un gâteau avec une inscription en volume dessus écrit " HAPPY BIRTHDAY".

Le mois de Juin est dorénavant un mois anniversaire pour ma famille et moi. Nous célébrons notre rassemblement familial en Charente et la naissance de mon fils, il y a 15 ans. 

En juin 2016, mon père et ma grand-mère déménageaient dans leur nouvelle maison à Rouillac. Nous avons ainsi démarré le projet d’habitat dédié à ma grand-mère : un an plus tard, elle s’installait dans sa maison de 36 m².

Cette année, cela fait donc 3 ans que ma grand-mère vit seule dans l’ancien garage, qui n’en a plus l’apparence, avec toute l’installation et l’organisation nécessaires à son bien-être. C’est là où le mot « seule » n’est pas tout à fait juste…

UNE ORGANISATION SOUTENANTE.

Elle reçoit la visite des auxiliaires de vie trois fois par jour : le matin pour l’aide à la toilette, le midi pour la livraison des repas et le soir pour l’aider à se déshabiller pour la nuit. 

Chaque matin, mon père vient la saluer et prendre connaissance de ses besoins. 

Et il y a Capucine, le chat de mes parents, qui vit dorénavant avec elle. Elle est une présence vivante et aimante auprès d’elle chaque jour. 

Capucine qui aime sentir et manger les roses.

Au-delà du quotidien, ses relations avec ses petites-filles rythment ses semaines. Les appels de ma sœur, le partage des vidéos de son chaton sont vraiment source de joie pour Gratienne.

Quant à mes visites du week-end, elles sont toujours l’occasion de célébrer la vie et le plaisir simple d’être ensemble. 

LES FONDEMENTS DE NOTRE AIDANCE PARTAGEE. 

Cette organisation matérielle et humaine est le fondement de notre aidance partagée. Elle nous permet d’accueillir les aléas de la vie. Il y a trois ans, alors qu’elle s’installait enfin dans sa petite maison, Gratienne a eu besoin d’un dispositif d’oxygène H24. L’année dernière, elle a subi un infarctus et, cette année, le confinement dû à une pandémie sans précédent. 

Si nous avons réussi, jusqu’à présent, à agir dans le meilleur intérêt de Gratienne, c’est parce que nous avons appris à communiquer en étant attentifs aux émotions, aux besoins et aux capacités des uns et des autres. 

Je suis très fière et reconnaissante pour le soutien, la confiance que ma famille m’a accordés dans la mise en place de ce projet d’habitat. 

Mon père, ma soeur et moi la veille de l’installation de Gratienne chez elle.

Et je sais dorénavant qu’avec conviction, patience et ouverture à l’expression des besoins de chacun, l’habitat partagé fait sens pour vivre au mieux les derniers chapitres de la vie. 

Si vous souhaitez vous plonger au cœur des étapes du projet d’habitat, je lui ai dédié une page sur le blog. De l’idée à la concrétisation, laissez-vous guider.  

L’esprit de famille, sans terre et sans racines.

photo de E.BENARD

J’ai un rapport à l’habitat qui est intimement lié à l’épanouissement de l’esprit de famille.  La maison doit être facile à vivre dans ses usages au quotidien, et modulable dans sa façon d’accueillir tous les membres d’une même famille. Chacun doit se sentir chez lui, à son aise ! Que nous soyons à demeure ou en visite, chacun doit jouir d’un espace suffisant pour ne pas imposer sa présence à l’autre et, en même temps, partager des moments de convivialité tous réunis.

Je vous concède que c’est facile pour moi d’avoir cette considération, car je vis en Charente, où le prix du m² me permet de me préoccuper du luxe de l’espace. La Charente justement, cette région que j’ai choisie, ou plutôt, qui m’a choisie, pour que je puisse goûter le luxe de l’espace afin d’y planter mes racines ! Moi qui suis, sur le papier, Normande (et qui vis avec un Picard !), je me sens à ma place ici. Avant de découvrir cette sensation d’être pleinement où je dois être, j’avais la sensation de n’être de nulle part, sans appartenance réelle à une région, notamment à ma région natale : la Normandie. J’en avais une représentation de carte postale, composée de pommiers, de vaches et où le calva et le cidre coulent à flot. Pourtant, mes cousins, mes oncles et tantes me rappellent, à chaque fois que nous nous retrouvons, mon appartenance à cette région.

En fait je n’étais pas sans racines mais déracinée.

A l’âge de 3 ans, je suis partie de Normandie pour la région parisienne, en vivant un changement de lieu d’habitation tous les 3 ans en moyenne. Petit, vieux, atypique, inadapté à la taille de ma famille, nous devions nous habituer rapidement à chaque nouvelle ville et nouvel espace, et pallier systématiquement ce qui nous manquait, pour que chacun puisse y trouver sa place. Une chambre en moins, une salle-de-bains au fond d’une cour, un manque de rangement… Mes parents qui travaillaient beaucoup et étaient peu présents à la maison avec nous, s’arrangeaient toujours pour que ces désagréments d’habitat soit compensés. Cela passait par l’achat de mobilier ou de petites rénovations en fonction de leur énergie et de leurs moyens du moment.

Ainsi, être chez soi, c’est avoir un espace qui comble nos besoins premiers, en fonction de notre situation de vie et qui permet à l’esprit de famille de s’y épanouir ! La maison devient lieu de vie et de convivialité le temps d’un repas, d’un week-end ou de vacances partagés en famille. Le temps et l’espace ne doivent pas être des freins au plaisir d’être ensemble.

A présent que ma grand-mère est installée chez elle, c’est avec enthousiasme que je m’apprête à accompagner mon père afin que sa maison gagne en lumière, en fluidité de déplacement et surtout qu’elle devienne le point d’ancrage charentais pour toute ma famille Normande !

Le notaire, un vrai conseiller.

Avec ma sœur, nous nous sommes demandées comment mon père et ma grand-mère pouvaient acquérir une maison ensemble. Très naturellement, je me suis adressée au notaire auquel j’avais fait appel pour l’acquisition de ma maison.

J’ai ainsi pris rendez-vous avec lui, afin de lui expliquer notre idée du projet et avoir son avis sur les meilleures options à prendre pour notre cas particulier.

Eh oui ! Le notaire est un passage obligé pour les achats et les ventes immobiliers mais il a surtout un rôle de conseil pour toutes les questions relatives au patrimoine et aux intérêts familiaux.

 Il a écouté notre histoire, le contexte et m’a conseillée ce qui lui semblait être le plus juste, en fonction des lois en vigueur.

Nous avons ainsi établi la trame du futur acte d’achat, avant même de signer le compromis de vente.

En sortant de ce rendez-vous, j’ai eu le sentiment d’avoir gagné en temps et en sérénité pour continuer à avancer sur les autres étapes du projet.

Ce conseil est gratuit, ne vous en privez pas !

Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur : www.notaires.fr

L’armoire de Gratienne.

Lors de ma réflexion sur l’aménagement intérieur du studio, j’ai naturellement imaginé séparer visuellement l’espace chambre de l’espace séjour, par un grand placard avec double fonction : rangement côté chambre, mur pour soutenir la TV côté séjour. Quelques heures plus tard, j’étais très contente de moi en regardant le résultat sur le logiciel Sketch Up ! J’étais même allée plus loin, en me rendant à Ikea pour voir comment j’allais adapter cette idée avec des modules existants. Plan du logement ok, adaptation existante à Ikea ok, budget défini ok !

J’étais en mode « problème = solution » et je ne m’étais pas du tout interrogée sur ce que voulait faire ma grand-mère de l’armoire qu’elle avait dans sa chambre-à-coucher en région parisienne ! Elle n’a pas tardé à me ramener à sa réalité quand elle m’a posé cette question :

« Magalie, dis-moi, où vas-tu mettre mon armoire ? »

Aussitôt, j’ai compris ma maladresse : je n’avais pas pris en compte l’attachement qu’elle avait pour son armoire.

« Elle est importante pour toi cette armoire, Mamie ?

– Oui, où veux-tu que je range mes vêtements, sinon ?! Et tu sais, c’est avec ton grand-père que nous avons acheté cette chambre-à-coucher ! »

J’ai alors vraiment pris conscience de l’écoute indispensable que je devais porter aux besoins non-exprimés de ma grand-mère ! Pour s’approprier son nouveau lieu de vie, elle avait besoin de retrouver ses repères, et surtout ceux qui ont de l’importance pour elle. Cette importance est forcément d’usage mais elle est surtout un attachement à ses souvenirs.

Je n’ai pas pour autant renoncé à mon idée d’aménagement, qui me semblait être la plus optimale pour délimiter visuellement les différents espaces et faire circuler la lumière. Par contre, j’ai adapté mon idée première pour que cela soit réalisé avec son armoire !

Une fois les travaux du studio finis, place à l’aménagement et surtout à la nouvelle vie de l’armoire de Gratienne !

Toute notre famille a été mise à contribution pendant une journée. Notre challenge : déménager sa chambre de la maison de mon père à son nouveau nid, en intégralité ! Et la première étape de cette journée a été l’adaptation de l’armoire au nouvel espace. 2 planches de bois aux bonnes dimensions, une scie cloche, un support de TV universel, des vis à bois et des vis avec boulons ont été nécessaires pour réaliser une armoire double fonction.

Côté chambre : la fonction rangement.

A l’origine, elle était composée de 3 portes à ouvertures à clés. J’ai choisi d’enlever les portes, afin de gagner de la place entre l’armoire et le lit, et je les ai remplacées par des rideaux. Pratique et esthétique : tout ce que j’aime ! Le passage est peut-être un peu étroit pour ma grand-mère qui n’a plus la marche assurée ; par contre, cela reste très praticable pour les aides à domicile qui s’occupent d’elle, matin et soir. J’aurais gagné de la place si le tour du lit de ma grand–mère avait était moins massif mais, pour cela, nous aurions dû en changer et elle n’était vraiment pas prête à s’en séparer ! Pour le confort de tous, j’ai ajouté de la lumière dans chacune des colonnes ! C’est un éclairage à pile muni d’une cellule. Quand le rideau est fermé, la lumière est éteinte et quand le rideau est ouvert, la lumière s’allume. C’est magique !

Côté salon : un mur décoratif avec sa télévision suspendue !

J’ai fait ce choix pour éviter le meuble TV qui aurait encombré le passage au sol et alourdit l’aménagement d’ensemble de son studio. Pour la touche déco, j’ai mis un papier peint que ma grand–mère avait choisi précédemment parmi 3 modèles. Et pour finir, sur ce « mur » à côté de la TV, nous lui avons installé son horloge et son éphéméride, qui sont vraiment ses objets fétiches d’ancrage dans le temps.

J’ai fini cette journée exténuée et heureuse. Heureuse de pouvoir présenter à Gratienne sa nouvelle maison et heureuse d’avoir partagé cette aventure avec l’ensemble de ma famille. Chacun d’entre nous a donné le meilleur de lui-même sur ce qu’il sait le mieux faire. Merci à vous tous d’avoir rendu cela possible. Pour elle, avant tout, et pour moi, car c’était vraiment ce qui me tenait à cœur.

J’avais à cœur de lui donner l’opportunité de vivre dans un logement pratique, accessible pour elle comme pour les personnes qui lui viennent en aide, mais surtout à son image et à son goût.

Et vous ? Y a-t-il un projet, une action qu’il vous tient vraiment à cœur de réaliser pour vos ainés ?

Avant l’aménagement : observation des habitudes et des besoins de Gratienne.

Avant même de savoir comment aménager ce carré de 30m2, je devais déjà connaître les habitudes de vie de ma grand-mère. Quels étaient ses scénarii de vie, composés de ses usages et de ses habitudes ? Qu’est-ce que je devais absolument conserver pour son bien-être et sa sécurité, et qu’est-ce que je pouvais abandonner dans cet espace de vie compact ?

Je suis partie du rythme qu’elle avait à Grigny (91) dans son trois-pièces : son logement était constitué d’un petit couloir qui desservait la cuisine et les toilettes et aboutissait à la pièce de vie. De celle-ci, nous pouvions accéder à la salle-de-bain et à deux chambres.

Le matin, elle avait l’habitude de prendre son petit-déjeuner dans sa cuisine. D’ailleurs, c’était le seul moment où elle profitait de cette pièce.

Ensuite, passage à la salle-de-bain, comprenant une douche, un lavabo et un grand placard, où ses produits et son linge de toilette étaient rangés. Elle y prenait une douche 2 fois par semaine, aidée par les dames d’une association d’aide à domicile. Le reste de la semaine, elle y faisait sa toilette au gant, directement au lavabo.

Puis, elle prenait place dans sa pièce de vie, ou plutôt dans le fauteuil qui s’y trouvait ! C’est ici qu’elle passait toute sa journée. Avec ou sans sa TV allumée, d’ailleurs. Il y avait une fenêtre, qui lui permettait de voir ce qui se passait à l’extérieur.

Elle a tenté d’y mettre une jardinière mais l’exposition n’était pas favorable pour en profiter longtemps !

Son déjeuner et son dîner étaient pris dans le fauteuil grâce à une table à roulettes, où elle disposait l’ensemble de son repas, quelques heures auparavant.

Je dirais plutôt qu’elle y faisait « dînette » : un bout de pain, un morceau de fromage, une tranche de jambon lui convenaient toujours amplement.

Elle allait ensuite se coucher dans sa chambre composée de son lit, son armoire et sa commode, avec la porte toujours ouverte !

En partant de ces observations sur son ancien lieu d’habitation, et de sa vie de transition en Charente avec mon père, j’avais assez d’informations pour me lancer dans l’aménagement de sa future maison.

J’ai commencé par concevoir le plan du garage, en partant de l’existant. Ensuite, j’ai réfléchi au placement des zones d’usages, en fonction des informations que j’avais collectées et observées, surtout pour favoriser la fluidité de circulation. Ce plan allait être la pièce maîtresse de mes différents échanges avec les artisans mais également pour constituer le dossier pour SOLIHA*.

J’ai également réalisé des planches d’inspiration de l’ensemble des zones de vie, en gardant l’accent mis sur les meubles que Mamie souhaitait que je garde.

Et vous, observez-vous la façon de vivre de vos ainés, quelles sont leurs habitudes de vie qui leur procurent du bien-être ? Ont-ils des habitudes particulières dans chaque pièce de leur logement ?

Sous le charme !

Gratienne a quitté la région parisienne avec son gendre, après la disparition de sa fille. Ils ont trouvé une jolie maison avec jardin en Charente.

Leur envie : habiter ensemble, avec chacun leur autonomie !

Mon défi : trouver une solution qui corresponde à leurs conditions à tous les deux, ma grand-mère et mon père. 

Je vous raconte ici mon cheminement, mes réflexions, toutes les étapes clefs qui m’ont permis de mener à bien ce projet d’habitation, dans le respect de leurs désirs, pour une nouvelle qualité de vie.


 Aux vacances de Février, nous avions convenu avec mon père qu’il vienne en Charente pour visiter d’autres villes, afin de pouvoir agrandir ma zone géographique de recherche. Juste avant son arrivée, ô miracle, je tombe sur une annonce décrivant une maison de plain-pied proche de Rouillac !

« Papa ! Banco ! Celle-là, il faut aller la voir ! »

Déception, cette maison était certes bien située mais elle demandait de gros travaux de rénovation car non entretenue et nous devions construire l’habitation de Mamie sur le terrain ! En sortant de cette maison, nous avons décidé d’aller boire un café dans le bourg. En chemin, nous sommes passés devant la vitrine d’une des deux agences immobilières de la ville. Et là, une affichette attire mon attention : « Exclusivité : Maison de 110 m2 de plain-pied, extérieur arboré, Rouillac centre-ville, commerces accessibles à pied et son garage indépendant de 36 m2 ». Le prix affiché était vraiment au-dessus de notre budget (toujours pas clairement défini) mais aussitôt devant mon ordinateur, photos à l’appui, bonne pioche !

Là, il n’y avait plus de doute, c’était cette maison qu’il nous fallait visiter !

Je prends le rendez-vous immédiatement pour que mon père puisse la visiter avant de devoir repartir en région parisienne. Le rendez-vous est fixé à l’agence. Et nous nous y sommes rendus à pied avec l’agent immobilier ! Bonne stratégie de sa part ! Il garantit ainsi à l’acheteur que cette maison est effectivement idéalement située pour faire ses courses à pied.

Une fois entrés dans l’impasse, nous découvrons, tous les deux, un pavillon récent et bien entretenu, fonctionnel, accessible avec une terrasse protégée qui donne sur un espace extérieur arboré, fleuri. Son garage est desservi par une allée indépendante de l’entrée du pavillon, comme une petite maison au fond du jardin, avec son petit volet en bois entourant une petite fenêtre ! Pour moi, il n’y a aucun doute, c’est la maison de Gratienne !

Je me rends compte que j’ai une vraie capacité de projection, je vois ce que d’autres ne voient pas : le potentiel ! Comment quelque chose peut être sublimé, révélé et répondre à des attentes parfois non formulées de façon consciente ? Simplement en changeant les usages initiaux.

Et vous, faites-vous dans votre vie cette expérience du détournement d’usage et de fonction ?

Je voulais remercier Marion de l’agence Ariane-immobilier à Rouillac, pour sa gentillesse et son professionnalisme, qui a contribué à la bonne mise en marche de notre projet !

La quête.

Gratienne a quitté la région parisienne avec son gendre, après la disparition de sa fille. Ils ont trouvé une jolie maison avec jardin en Charente.

Leur envie : habiter ensemble, avec chacun leur autonomie !

Mon défi : trouver une solution qui corresponde à leurs conditions à tous deux, ma grand-mère et mon père.

Je vous raconte ici mon cheminement, mes réflexions, toutes les étapes clefs qui m’ont permis de mener à bien ce projet d’habitation, dans le respect de leurs désirs, pour une nouvelle qualité de vie.


Sur cette base de critères, je suis partie en quête des parfaites annonces qui pourraient répondre à leurs envies. Très vite, je me suis rendue compte qu’il me manquait un critère de taille : le budget ! De quel budget allais-je disposer pour trouver leur paradis ?! Et comment achète-t-on ensemble, quand on est gendre et belle-mère ?!

Ces critères, non définis au départ, m’ont perdue en chemin. La première maison qui a attiré mon attention était une maison qui se situait bien à Rouillac, proche du centre-bourg. Par contre, elle était à étage. La partie habitable était au premier étage et le sous-sol en rez-de-chaussée. J’imaginais bien mon père s’installant à l’étage pendant que ma grand-mère serait au rez-de-chaussée. Par contre, je ne répondais pas au souhait de mon père de vivre de plain-pied et ma grand-mère, quant à elle, se retrouvait à nouveau avec un voisin au-dessus de la tête !

Le constat était sans appel : comment concilier le critère de plain-pied et de centre-bourg ? Eh oui ! les maisons de bourg en Charente sont à étage et n’ont, pour la plupart, malheureusement pas d’extérieur.

J’ai ainsi choisi d’étendre ma zone géographique de recherche. C’est ainsi que je suis allée visiter une maison sur la commune de Jarnac. Elle avait l’avantage d’être de plain-pied, avec un petit extérieur et une sorte de dépendance-garage de 20 m2 non attenante à la maison.

Celle-ci ne serait pas l’élue mais c’était bien cette configuration qu’il fallait que je trouve : 2 habitations individuelles mais sur le même terrain et avec une orientation l’une par rapport à l’autre qui n’allait pas être intrusive dans la vie de chacun-e.

VIVRE ENSEMBLE AVEC INDEPENDANCE.

Quand nous avons évoqué, en décembre 2015, le fait de trouver une maison pour mon père et ma grand-mère, nous avons établi une sorte de « cahier des charges » des critères importants que devait avoir cette maison, pour découvrir comment ils souhaitaient vivre, individuellement et ensemble.

Mon père souhaitait une petite ville, avec toutes les commodités médicales et de services, à proximité, sans les contraintes de circulation et de stationnement, contrairement à ce qu’il avait connu en région parisienne.

Après quelques recherches, nous avons retenu Rouillac, qui correspondait à ces critères et était déjà dans ses projections. C’est une petite ville d’environ 3000 habitants, située à égale distance entre Angoulême et Cognac. Elle possède un centre-bourg avec tous les commerces de proximité et aussi son supermarché !

Il souhaitait pouvoir se rendre à pied dans le bourg, anticipant le fait de ne plus utiliser sa voiture plus tard. Pour son habitation, le plain-pied et le jardin – ni trop grand, ni trop petit – étaient de rigueur.

Mamie, quant à elle, se disait qu’elle allait suivre : elle nous faisait confiance dans ce projet. Elle nous affirmait que la Charente serait toujours mieux que Grigny (91), où elle avait une sensation permanente d’insécurité ! Elle y habitait un 3-pièces rénové quelques années auparavant par mes parents. Elle se plaignait du bruit du petit garçon « du dessus » qui n’arrêtait pas de courir, dès le retour de l’école.

Par contre, le critère sans concession de mon père était : son intimité ! Etant son gendre, il était prêt à se projeter dans cette nouvelle façon de vivre avec ma grand-mère, à la seule condition que son intimité soit toujours respectée !

Et vous, quel serait votre « cahier des charges » dans une telle situation ? Pourriez-vous envisager de vivre avec vos parents ou vos beaux-parents ?