Samedi, en me rendant chez ma grand-mère, j’ai trouvé une grande enveloppe kraft, avec une écriture manuelle, qui attendait dans la boîte aux lettres.
– Bonjour Mamie ! Regarde, tu as reçu une lettre aujourd’hui. Elle vient de Normandie !
– De Normandie ?! Ouvre-la, s’il-te-plaît !
Je n’avais pas la moindre idée de ce que nous allions découvrir dans cette lettre, et je ne vous cache pas ma joie en découvrant 2 photos format A4 de… tombes !
Oui, de la joie, vous avez bien lu ! Car ce n’étaient pas n’importe quelles tombes, c’étaient celles de mon grand-père et de mon oncle.
Ces tombes se trouvent en Seine-et-Marne, dans une petite commune de 521 habitants, où mes grands-parents avaient posé leurs valises, pour profiter d’une retraite bien méritée.
Je ne connais pas bien cette commune : elle était seulement le lieu de mes vacances scolaires jusqu’à mes 13 ans environ. Eh oui ! Passé cet âge, j’avais d’autres préoccupations que de prendre mon vélo et de chercher l’endroit idéal, dans les bois tout proches, pour y construire la plus belle des cabanes.
Pour ma grand–mère, cette commune, c’était chez elle ! Elle y avait sa maison, ses poules, son jardin… et le cimetière, où mon oncle fut rejoint, quelques années plus tard, par mon grand-père. Elle s’y rendait une fois par semaine. Elle prenait le temps de nettoyer les tombes, et de partager un moment avec eux. C’était devenu une habitude, un rituel.
Quand elle s’est installée en Essonne, près de mes parents, elle a continué de s’y rendre, mais seulement quelques fois dans l’année, surtout à la Toussaint, pour y mettre des fleurs artificielles.
– Tu sais, Magalie, les vraies fleurs, c’est bien, mais ça ne dure pas, contrairement aux artificielles !
Il a fallu un petit moment à ma grand-mère pour appréhender les photos et leurs détails, mais une fois ce temps pris, c’est avec émotion qu’elle s’exprima :
– Tu te rends compte Magalie, il y a quelqu’un qui pense à eux et à nous, on n’est pas abandonnés!
– Je vois que ça te fait plaisir ces photos, je suis vraiment contente pour toi ! Es-tu rassurée de voir que leurs tombes sont en bon état ?
– Oui, regarde : je me rappelle avoir choisi ces fleurs jaunes sur la tombe de ton grand-père. Elles sont comme des roses, mais ça n’en est pas ! On voit bien aussi les inscriptions !
Il se dit qu’une tombe est « une dernière demeure », et je réalise que, pour ma grand-mère, cette expression prend tout son sens : c’est bien l’endroit où elle aimait « rendre visite » à son mari et à son fils pour prendre soin d’eux. C’est là-bas qu’elle souhaite les retrouver, le moment venu. Et il en sera ainsi.
Merci à Anne-Marie, la bienfaitrice qui a rendu cela possible. Il s’agit d’une amie de la famille, qui vit en Normandie, et qui a saisi l’occasion d’un déplacement en région parisienne, pour faire un crochet par leur « maison ». Elle ne pouvait pas imaginer lui faire un plus beau cadeau qu’en accomplissant ce détour sur le chemin de la mémoire.
Happy Christmas Ash and Barbara
Merci Ashley ! Passez de bonnes fêtes en Famille !
XOXO
je viens de découvrir ton blog …c’est jolie simple humain juste ce qu’il faut …tu sais il m’arrive souvent d’aller faire un tour au cimetière à Montignac. Je vais voir toutes les tombes des anciens de la commune ce que j’affectionne beaucoup ….je leur parle …je leur fais un sourire ….la vie en somme qui continue !
Merci Stéphanie pour ton retour et ton témoignage. As tu vu le film Jalouse avec Karin Viard ? Il y a de très belles scènes qui font écho à ton témoignage. Et oui la vie continue et ils font aussi partie de la mémoire commune du village !